L’été dernier, j’ai décidé de passer mes vacances dans un petit hôtel de bord de mer, un endroit tranquille, loin des foules et du tumulte habituel des destinations touristiques. Le genre de lieu où tout semble tourner au ralenti, où le temps s’étire avec la chaleur, les vagues, et la lumière dorée du soleil couchant. C’était exactement ce dont j’avais besoin pour me ressourcer, loin des préoccupations du quotidien.
C’est au bord de la piscine de cet hôtel que j’ai rencontré Elisa. Elle était allongée sur une chaise longue, un livre à la main, ses lunettes de soleil cachant à moitié ses yeux, mais ne parvenant pas à dissimuler l’aura qui émanait d’elle. Ses longs cheveux bruns tombaient en ondulations parfaites sur ses épaules bronzées, et son maillot de bain coloré soulignait son corps svelte et athlétique. Elle avait cette allure typiquement brésilienne : élégante et désinvolte à la fois, comme si elle ne faisait aucun effort pour capter l’attention, mais le faisait malgré tout. Il y avait quelque chose dans sa présence qui attirait les regards, et je n’ai pas fait exception.
J’étais assis un peu plus loin, sirotant une boisson, quand nos regards se sont croisés. Elle m’a souri, un sourire à la fois mystérieux et accueillant. Sans réfléchir, je me suis levé et me suis approché, cherchant un prétexte pour engager la conversation.
— Salut, tu es en vacances ici aussi ? ai-je lancé, un peu maladroitement.
Elle a retiré ses lunettes de soleil, révélant des yeux bruns pétillants, et a hoché la tête.
— Oui, je suis ici pour quelques jours de repos, a-t-elle répondu dans un français teinté d’un léger accent brésilien qui ajoutait une touche exotique à ses mots. Et toi ?
La conversation a rapidement pris une tournure agréable. Nous avons parlé de nos voyages, de ce que nous aimions faire pour nous détendre. Elisa était pleine de vie, curieuse, passionnée. Elle m’a raconté qu’elle venait de Rio, qu’elle adorait la plage et la danse, mais qu’elle aimait aussi les moments plus calmes, comme cette retraite au bord de la Méditerranée. Il y avait une aisance naturelle dans nos échanges, comme si nous nous connaissions depuis bien plus longtemps.
À la fin de l’après-midi, après avoir passé des heures à discuter, j’ai pris mon courage à deux mains et lui ai proposé de dîner ensemble au restaurant de l’hôtel. Elle a accepté avec un sourire qui ne laissait aucun doute sur sa réponse.
Le premier rendez-vous s’est déroulé sous les étoiles, sur la terrasse du restaurant de l’hôtel, où nous avons partagé une bouteille de vin tout en savourant des plats locaux. La conversation était légère, fluide, parsemée de rires et de regards complices. J’étais sous le charme d’Elisa, captivé par son énergie, sa confiance, et sa manière d’être à la fois passionnée et apaisante.
Après le dîner, nous avons quitté le restaurant pour une balade sur la plage, pieds nus dans le sable tiède. La nuit était douce, et le bruit des vagues formait une sorte de musique de fond parfaite. À un moment, nous nous sommes arrêtés près de l’eau. Elle m’a regardé avec cette intensité qui m’avait attiré dès le premier instant, puis s’est approchée pour m’embrasser. Le baiser était lent, profond, et portait en lui toute la magie de cette rencontre inattendue.
Nous avons fait l’amour là, sur la plage, sous la lueur pâle de la lune, avec pour seuls témoins la mer et les étoiles. C’était une expérience à la fois intime et sauvage, une union parfaite de passion et de liberté. Tout était naturel, comme si cela devait se passer ainsi.
C’est après ce moment intense qu’elle a pris une grande inspiration, comme si elle cherchait ses mots. Allongée contre moi, dans le silence de la nuit, elle m’a doucement murmuré :
— Il y a quelque chose que je dois te dire. Je suis transsexuelle.
Sur le moment, j’ai ressenti une légère surprise, une sorte de pause dans mes pensées. Ce n’était pas quelque chose que j’avais envisagé, pas un instant. Mais au fur et à mesure que ses mots s’imprégnaient en moi, une seule chose est restée claire : cela ne changeait rien. Elisa était la femme avec qui j’avais passé cette incroyable soirée, la femme avec qui j’avais partagé des rires, des regards, et cette connexion si authentique. Ce qu’elle m’avait révélé ne modifiait en rien l’attirance, la complicité que nous avions vécue. Je l’aime cette femme transsexuelle rencontrée au Cap d’Agde !
— Merci de me l’avoir dit, ai-je répondu en la regardant droit dans les yeux. Ça ne change rien à ce que je ressens pour toi.
Son visage s’est adouci, ses yeux brillant d’une émotion que je ne pouvais qu’imaginer. Elle m’a souri, un sourire sincère, empreint de gratitude. À cet instant, tout ce qui importait, c’était le moment présent, cette plage, ce sentiment d’être libre ensemble.
Je me suis senti profondément heureux, non seulement parce que j’avais rencontré une femme aussi incroyable qu’Elisa, mais aussi parce que, dans ce moment de vérité, quelque chose de plus grand que nous venait de naître. Ce que nous avions partagé, cette alchimie, cette connexion, dépassait toutes les étiquettes, tous les préjugés. Elle était simplement Elisa, cette femme fascinante qui m’avait ouvert un monde nouveau, une femme avec qui j’avais envie d’explorer encore bien plus.
Et dans le silence de la nuit, sous les étoiles, je savais que cette rencontre serait gravée en moi pour longtemps.
